8 mai 1945 – J.M.O. du 3 RMT (extrait)

 

 

 

 

 

 

 


8 Mai 1945 – J.M.O. (Extrait)

Le 3  R.M.T. en Bavière

 

 

Mardi 1er mai. Dans la nuit nous parvient l’ordre de mouvement mais tout le Sous-Groupement ne pourra se déplacer en même temps car nos ravitailleurs d’essence n’ont pu nous toucher encore. Aussi la 11e et la 2/501 resteront-elles sur place avec l’atelier et la C.H.R., aux ordres du Commandant Dronne. L’essence est prélevée à ces unités pour faire les pleins du P.C,, de la ÇA et de la 12e. La colonne s’ébranle à 7 heures mais est stoppée à 9 heures 30 en raison de l’encombrement du pont de la Lech.
C.A. et 12e “baraquent” dans des baraquements situés au bord de la route pendant que le P,C. s’installe dans une ferme qui vient d’être abandonnée par les Américains et qu’ils ont copieusement pillée.
L’ordre de reprise du mouvement est donné vers 19 heures mais au bout de 10 km la colonne est stoppée devant le pont de la Lech, véritable torrent Alpin où a été jeté un pont de bateaux. L’accès du pont est embouteillé et l’attente durera plus de 4 heures pour les éléments de tète. Au jour tout le monde est plus ou moins bien installé (plutôt mal que bien – les villages sont pleins d’Américains), le P.C. à Oberegfing avec la C.A.P la 10e et la 11e à Uffing, la 12e à Waltenberg. Le P.C. du G.T.V., lui, est à Fauturg et la C.H.R. à Sôchering. Une fois de plus nous sommes dispersés.

Mercredi 2 mai. Les unités du Sous-Groupement sont arrivées au petit matin ainsi que le jumelage 11e – 2/501 aux ordres du Commandant Dronne qui a réussi à trouver de l’essence, et “rameute” de Zietmetshausen. Il aura pu sans trop de difficultés franchir la Lech de jour.
La journée est mise à profit pour essayer de mettre au point la question des véhicules qui commencent à jalonner les routes de Bavière. Service autos, dépanneurs et T.C. essence sont sur les dents.
A la 12e, un accident extrêmement pénible se produit : deux hommes sont partis en barque dans une île. Comme des tireurs isolés sont signalés dans la région , une patrouille de la 10e qui ne les a pas reconnus les somme de se rendre. Une confusion s’ensuit, des coups de feu sont échangés et les deux hommes coulent à pic : on ne retrouvera pas leurs corps.
A 19 heures parvient l’ordre de mouvement. Nous allons reprendre notre marche vers l’Est. Le temps est devenu très mauvais : il neige en flocons épais et il fait froid. Nous voici revenus à l’hiver, sans doute à cause de la proximité des Alpes.

Jeudi 3 mai. Départ avant le jour; la mise en place est laborieuse en raison de la dispersion des unités et de la difficulté de s’y reconnaître dans les petites routes allemandes mal signalées. Les cartes sont peu lisibles.

L’itinéraire emprunté passe par Bichl – Bad Tôlz – Miesbach.
Nous nous arrêtons à midi à Brannenbourg, devant l’Inn, pour attendre de nouveaux ordres. Le temps s’est découvert et un assez beau soleil brille. Depuis ce matin nous commençons à voir sur les routes des soldats allemands qui se rendent d’abord par paquets de 2 ou 3, puis en nombre de plus en plus important. Ils forment le long des routes de longues colonnes auxquelles personne ne prête attention et sont à la recherche d’une autorité qui veuille bien s’intéresser à leur sort.

L’avance vers l’Est a depuis midi un objectif qui vient de nous être précisé par le Lieutenant-Colonel de Guillebon; un nom prestigieux : Berchtesgaden. Les Sous-Groupements Sarazac et Delepierre ainsi que le 3e Escadron des Spahis cherchent une voie vers l’Est mais la ruée est vaste, des ponts sont coupés et nos convois sont mélangés aux Américains.

Le “morceau” de Berchtesgaden sera-t-il dur ? Il y a tout lieu de le supposer. L’ordre de reprendre le mouvement nous parvient vers 17 heures 30. Il semble que nous venions de perdre un beau morceau d’après-midi mais le problème de l’essence nous a, une fois de plus, pris à la gorge. Npus gagnons rapidement l’autostrade où l’allure s’accélère, mais le convoi est bloqué à la nuit tombante par des destructions.
Une première dérivation est franchie sans trop de difficultés. Une seconde par contre, à partir de Siegsdorf où s’installe le G.T.V., donne lieu comme au pont de la Lech, à des attentes interminables; la nuit s’avance et il commence à faire froid. De plus l’itinéraire est mal fléché.

Vendredi 4 mai. Au petit jour les unités sont à peu près casées au Nord de Bad Reichenhall, dans les fermes formant l’agglomération de Staufeneck – Mauthausen. Chacun essaie de prendre quelques heures de repos.
Depuis hier soir les colonnes de prisonniers – volontaires à vrai dire – ont décuplé de volume et elles s’étirent interminablement sur les routes.
Quelle revanche pour ceux qui ont connu 1940 !
Les premières heures de la matinée sont consacrées à des recherches de passages sur la Saa-lach, (nais tous les gros ouvrages sont sautés sauf une passerelle qui permet aux Jeeps de passer.
Le Commandant Dronne et le Capitaine Piquet essaient de se frayer un passage mais les Américains dont Berchtesgaden n’était pas initialement l’objectif, semblent maintenant s’y intéresser et veulent nous le souffler. Ils ont des éléments qui viennent de pénétrer dans Bad Reichenhall et ont fait une quantité de prisonniers. D’autres ont atteint Salzbourg.

L’unité Américaine est la 3e Division U.S. avec laquelle nous avons travaillé entre Colmar et Neuf Brisach; elle aménage les voies d’accès sur le pont de chemin de fer qui est intact, mais ne semble pas vouloir le faire à notre intention.
Le Lieutenant-Colonel Barboteu est obligé de discuter pied à pied avec le Général O’Daniels qui consent à laisser passer quelques-uns de nos éléments à condition que nous n’empruntions pas la route directe, mais passions par Jettenberg.

Profitant de cette autorisation, le Sous-Groupement réussira à s’infiltrer dans les colonnes américaines en y créant d’ailleurs une assez belle pagaille, et à se trouver vers 16 heures à Bad Reichenhall. Le Commandant Dronne, parti avec un jumelage par la route de Jettenberg est arrêté au bout d’une dizaine de kilomètres par un pont coupé et ne peut plus progresser. Le Lieutenant-Colonel Barboteu s’est porté à sa hauteur. Le Lieutenant-Colonel de Guillebon arrive à Bad Reichenhall et enjoint d’emboiter le pas aux Américains sur l’axe direct. Le restant du Sous-Groupement, aux ordres du Commandant Florentin, s’engouffre sur la grande route de Berchtesgaden et Bischoffswiesen contourne la ville par l’Ouest et y arrive vers 17 heures, quelques heures seulement après l’arrivée des Américains.
Mais ceux-ci, on ne saura sans doute jamais pourquoi, ont négligé l’Obersalzberg où sont construites les maisons d’Hitler et de Goering et au-dessus, le fameux “nid d’aigle”.

Le Capitaine Touyeras du XI/64, qui a fait cette constatation, l’annonce au Colonel de Guillebon, et pendant que le Sous-Groupement s’installe au Sud de la voie ferrée, la Section Messiah de la 12e Cie escalade la fameuse route du Führer, s’installe au Platterhof et lève les couleurs Françaises.

 

Samedi 5 mai. Dès le matin, le Colonel Commandant le G.T.V. ayant prescrit des reconnaissances lointaines pour savoir ce qui se passe aux environs, la première est confiée au Commandant Dronne qui a déjà hier soir patrouillé jusqu’à Ramsan sans rencontrer le Sous-Groupement Sarazac arrêté par son pont coupé, mais a fait un nombre impressionnant de prisonniers.

Composée de la moitié de la S.R.O., de 3 HT. de la 11e cie avec le Lieutenant Bachy et de 3 chars de la 2e Cie, la reconnaissance du Commandant Dronne nettoie Ramsan et pousse vers Tauben où des civils allemands signalent que des S.S. veulent les enrôler de force dans une sorte de maquis. Pendant que le Commandant Dronne envoie des chenilles par la route directe, il fait lui-même le tour de l’Hintersee avec les Jeeps, fait nettoyer quelques groupes de fuyards à la mitrailleuse.

Le Commandant Dronne pousse jusqu’à Jettenberg où le pont est sauté, puis patrouille sur la route Jettenberg – Bad Reichenhall jusqu’au pont coupé qui a hier arrêté la progression du Sous-Groupement.
De son côté le Commandant Florentin a quitté le Commandant Dronne à Ramsan. Il dispose de 2 Jeeps de la S.R.O. avec l’Aspirant Peters, de 3 HT. mortiers avec le Sous-Lieutenant de Ganay, d’un HT. mitrailleuses avec l’Aspirant Baumont, et de 3 chars avec l’Aspirant Surin de la 2e Cie du 501.
Peu après le passage à Hintersee, le Général Chef des Archives de la Wehrmacht est fait prisonnier. Interrogé, il déclare avoir brûlé les archives sur ordre.
Au même endroit ou presque est découvert un dépôt d’une centaine de véhicules de grands luxe comme les aimait tant Goering. Un Half-Track est laissé pour les garder. La reconnaissance poursuit son chemin mais devant une pente vertigineuse laisse 2 chars sur 3, cependant que le char “Ulm” a grimpé la côte.
Hirschbischl, à la frontière autrichienne, est atteint sans incident.
De nombreux prisonniers sont faits sur tout le parcours, L’Ulm est laissé au poste frontière et au bout de 1.500 mètres le hameau de Querluten est atteint. La situation se complique car la reconnaissance tombe sur l’arrière d’une colonne ennemie qui se replie. Le Général Hoguenard, ancien Commandant de la place de Vérone est fait prisonnier.
Nous voudrions bien atteindre le carrefour d’Oberweissbach mais la chose semble difficile, La route est extrêmement étroite et encombrée de véhicules ennemis que l’on s’emploie alors à basculer et à garer.

Vers 15 heures un homme de la Section de Reconnaissance signale que l’aspirant Peters parti seul 3 pied pour reconnaître le nombre de véhicules restant encore à déblayer n’a pas reparu. De plus une mitraillade a été entendue.
Une première, puis une seconde patrouille sont envoyées mais ne peuvent rapporter de renseignements. Seul un Lieutenant de Panzer de 19 ans 1 /2, beau type de nazi fanatique, est capturé, mais il déclare ne rien savoir de ce qui s’est passé.
Peu après arrive le Peloton de Spahis Lejeune qui a pour mission de tenter de s’emparer du Maréchal Kesselring à Lofer en nous doublant, mais une A.M. (celle de tète) a écrasé un pont, et en avant de nous un autre est impraticable.
Le Lieutenant Lejeune nous fournissant un renfort de Spahis, une troisième patrouille est envoyée en avant dans le but d’avoir des nouvelles de Peters mais elle n’est pas plus fructueuse que les précédentes.
Le problème de la route devenant aigu, il est décidé de décrocher.
Pendant plus de deux heures des efforts infructueux sont faits pour sortir l’A.M. du pont. Finalement le résultat est atteint mais l’ennemi sentant que notre pression ne s’exerce plus a repris du “poil de la bête” et vient froidement attaquer les éléments restés à Hirschbischl, qui ripostant vigoureusement à la mitrailleuse et au mortier. Une dizaine d’Allemands restent sur le carreau. Chez nous il y a un blessé.
L’A.M. ayant pu enfin être dégagée, la colonne prend le chemin du retour. Nous aurons encore quelques émotions lorsque l’obusier des Spahis basculera dans un torrent de 5 ou 6 mètres de profondeur, ventre en l’air, sans que, par miracle, personne ne soit blessé.
L’opération se solde pour l’ennemi par la capture ou la destruction de 50 véhicules tous modèles, 1 auto-canon, 50 véhicules de grand luxe, et plusieurs centaines de prisonniers. Pendant que ces deux patrouilles s’exécutaient, le Sous-Groupement moins la Compagnie de chars, est monté à l’Obersalzberg où un incident se produit avec les Américains, ceux-ci ayant convoqué le ban et l’arrière ban des cinéastes et des journalistes pour hisser les couleurs améri-ricaines, à l’exclusion des couleurs françaises.

Dimanche 6 mai. L’occupation de l’Obersalzberg ne s’avère pas de tout repos. Alors que le Sous-Lieutenant Catelain a réussi, avec une poignée d’hommes à aller planter les couleurs Françaises sur le Nid d’aigle d’Hitler, des “touristes” de tous poils – Français et Américains – commencent à mettre au pillage les caves de l’hôtel et les souterrains d’Hitler et de Goering.

Lundi 7 mai. La corrida continue à l’Obersalzberg. L’atelier, après avoir ramassé les véhicules à la traîne, avoir pointé le lieu de stationnement des autres, s’installe à Berchtesgaden. Il semble que notre présence ici n’est guère prisée des autorités américaines. ;

Mardi 8 mai. Le matin une première Compagnie quitte Berchtesgaden pour rejoindre nos nouveaux cantonnements dans la région de Diessen, Wurmsee et Ammersee. Le point épineux est la question des voitures de récupération dont nos gens ont ramassé une quantité impressionnante et que les Américains ne semblent pas vouloir nous laisser emmener – personne ne saura sans doute jamais pourquoi,
A 17 heures le reste du Bataillon (moins la Section de mitrailleuses de la C,A, et l’Atelier aux ordres du Commandant Dronne qui sont restés à Berchtesgaden) fait mouvement sur Bad Reichenhall ou s’installe le G.T.V.; nous-mêmes nous nous installons (C.A. et 12e) à Gross Gmùnd sympathique village autrichien…

A 24 heures les canons tonnent au loin, c’est parait-il la fin de la guerre…

A la 12e Compagnie – et aussi à la C.A., la liesse est grande. Et nombre de nos gens veulent à leur tour saluer cet instant mémorable.
Les mitrailleuses crépitent de tous côtés. Il en résulte une vigoureuse intervention du Lieutenant-Colonel Barboteu.
Il y a, un peu partout, du vent dans les voiles.

Mercredi 9 mai. A 8 heures du matin la 12e Cie fait mouvement sur son nouveau cantonnement et arrive à Haunshoffen à 40 km au Sud de Munich.
Le Commandant Florentin parti en P.C. avancé a la désagréable surprise de trouver le P.C. prévu au bord de l’Ammersee occupé par le Génie.
La 10e et la 11e Cies sont à Pàhl, la C.H.R. à Fischen.

Jeudi 10 mai. La matinée se passe à rechercher un nouveau P.C., ce qui n’est pas commode. Le reste de la colonne arrive à 15 heures et ce n’est que vers 16 heures qu’un P.C. très convenable est découvert au-dessus de Pàhl, dans une ancienne auberge de la jeunesse. La C.A., elle, va s’installer à Mitter, assez mal. La 9e qui erre depuis 2 jours finit par s’installer à …

Vendredi 11 mai. Question du jour épineuse – celle des voitures de récupération – Un premier ordre nous oblige à en verser 7. Sans doute cela ne s’arrêtera-t-il pas là…

Samedi 12 mai. Les unités regroupées remettent tout doucement de l’ordre dans leur maison mais il y a fort à faire et à dire sur la tenue. Une vigoureuse reprise en main s’impose et est largement motivée par des accidents (revolvers, autos, noyades), sans compter d’assez mauvaises habitudes qu’il faut immédiatement enrayer.
L’après-midi le Bataillon reçoit la visite du Colonel Dio qui nous laisse entrevoir un départ prochain – vraisemblablement pour la France…

 

EPILOGUE

Comme on a pu le constater dès la fin des combats, il est vraisemblable que nous n’allons pas rester bien longtemps en Allemagne :
– d’une part les Américains, qui doivent avoir la désagréable impression d’avoir été floués dans l’affaire de Berchtesgaden, ne tiennent pas à nous voir nous incruster dans leur dispositif à l’heure où les combats vont faire place à la politique,
– d’autre part il est vraisemblable que le Gouvernement provisoire qui siège à Paris ne serait pas mécontent d’avoir sous la main une grande Unité à laquelle il pourrait faire appel… en cas de besoin,
enfin tous les camarades, mariés ou non, qui ont laissé leur usine ou leur atelier, leur cabinet ou leur commerce, leurs champs ou leurs vignes pour participer à la libération de la France n’ont qu’un souhait, rentrer au plus vite chez eux.
Sur un plan plus terre à terre le sort de l’Aspirant Peters disparu le 5 mai lors de la reconnaissance à la frontière autrichienne nous préoccupe de plus en plus. Dans l’hypothèse la plus favorable on pouvait espérer qu’il aurait été fait prisonnier par les troupes allemandes en retraite.
Comme il n’a pas réapparu nous allons chercher à en savoir un peu plus. Un détachement d’une vingtaine d’hommes ayant participé à l’affaire du 5 mai est envoyé sur les lieux au commandement du Sous-Lieutenant de Ganay. Ce détachement ne rejoindra que lors du retour en France du Bataillon.
L’Aspirant Peters a bien été retrouvé mais mort et sommairement enterré. Il a très probablement été assassiné; le détachement de Ganay pourra l’identifier grâce à une lettre du Ministère des Colonies restée dans sa combinaison. Après une difficile exhumation Peters sera enterré dans le petit cimetière du village et les honneurs lui seront rendus par le détachement du Bataillon et même une bonne part de la population civile.
En dehors de ce pénible épisode la grande affaire est la prise d’armes annoncée pour le 19 mai et au cours de laquelle le Général de Gaulle passera en revue la 2© D.B. au complet, y compris par conséquent le 3e Bataillon du R.M.T.
C’est non loin de Landsberg, dans la plaine de Klosterlechfeld, que se déroule cette imposante cérémonie où le Chef du Gouvernement provisoire remet un certain nombre de décorations. Pour le Bataillon, sont faits Commandeur de la Légion d’Honneur le Capitaine de Castellane et chevaliers le Lieutenant-Colonel Barboteu et le Chef de Bataillon Florentin.

Le lieu de stationnement du Bataillon étant assez proche du camp de concentration de Dachau quelques camarades en profitent pour se rendre dans ce lieu maudit où la majorité des déportés a été maintenue sur place en raison d’une épidémie de typhus. Vision de cauchemar : chambres à gaz, caisses de chaussures d’enfants et de chevelures de femmes… Un officier du Bataillon, le Lieutenant Ferran, a retrouvé un de ses camarades de promotion, le Lieutenant de Barry, a réussi à le soustraire à la vigilance des Américains assurant la garde du camp, et à le ramener au P.C. du Bataillon. C’est une véritable loque mais sa constitution doit être solide car il en réchappera et commandera par la suite comme Général la 2® Brigade Blindée à Saint Germain en Laye et sera même nommé plus tard Secrétaire Général de la Défense Nationale.

Quelques mutations interviennent avant le départ qui parait imminent : le Capitaine Guintini qui commandait la 10e Compagnie est remis à la disposition des Troupes Coloniales et le Lieutenant Bachy qui commandait la 11e Compagnie est muté au service social de la Division à Paris.

Le samedi 26 mai le Bataillon entame son mouvement vers la France par Landsberg, Riedlingen, Karlsruhe. La frontière française est franchie à Forbach où l’Aspirant Beaumont se tue dans un stupide accident de voiture et où une certaine unité a des ennuis avec la Sûreté du Territoire. Nous avons, en Allemagne, rencontré toutes sortes de Français (déportés, prisonniers, travailleurs S.T.O.) mais aussi des Françaises dont la situation n’est pas très claire et qui ont essayé de profiter du retour en France du Bataillon pour “s’infiltrer”; mais ça n’a pas marché, au moins pour l’une d’elles.

 

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Le “berghof” en mai 1945